Tous les preux étaient morts, mais aucun n’avait fui …

Tous les preux étaient morts, mais aucun n’avait fui. Il reste seul debout, Olivier près de lui ; L’Afrique sur les monts l’entoure et tremble encore. « Roland, tu vas mourir, rends-toi, criais le More ; « Tous tes Pairs sont couchés dans les eaux des torrents .» Il rugit comme un tigre, et dit : »Si je me rends, Africain, ce sera lorsque les Pyrénées Sur l’onde avec leurs corps rouleront entraînées. Rends-toi donc, répond-il, ou meurs, car les voilà. » Et du plus haut des monts un grand rocher roula. Il bondit, il roula jusqu’au fond de l’abîme, Et de ses pins, dans l’onde, il vint briser la cime. « Merci, cria Roland ; tu m’as fait un chemin. » Et jusqu’au pied des monts le roulant d’une main, Sur le roc affermi comme un géant s’élance, Et, prête à fuir, l’armée à ce seul pas balance. Alfred de VIGNY
L’ombre et le jour
Au milieu des joyaux étincelants et lourds …

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